Systèmes de soins au Burkina

Les systèmes de soins au Burkina : les structures publiques et la place des médecines traditionnelles

Exposé présenté par Blandine BILA,
Anthropologue, IRSS/CNRST, 14 mars 2016,
Auberge Natembeogo, Gounghin, Ouagadougou
à une délégation de SFTG conduite par Dr Nathalie LECONTE
(France)

I/ Quelques notions épidémiologiques: les principaux problèmes de santé publiques au Burkina Faso
1.1- Contexte général
Pays sahélien enclavé, le Burkina Faso a une superficie de 274 200 Km2 avec un climat tropical de type soudanien qui alterne une saison pluvieuse et une saison sèche plus longue. Le pays est confronté aux effets persistants des cycles successifs de sécheresse, dans un contexte de dégradation accélérée des ressources naturelles et de l’environnement.
Sur le plan démographique, les projections de l’INDS donnent une population de plus de 18 millions d’habitants en 20151 alors que ce chiffre était de 13 730 258 habitants en 20062. Le taux de croissance démographique annuel moyen entre 1996 et 2006 était estimé à environ 3%, ce qui classe le Burkina comme un pays à forte croissance démographique. Cette population était composée de 51,7 % de femmes, et de 48,3% d’hommes.
Fécondité : Le taux global de fécondité générale a connu une baisse de l’ordre de 10% entre 1998 et 2003 et environ de 5% entre 2003 et 2006. L’Indice synthétique de fécondité (ISF) a connu une baisse de 0,6 enfant par femme durant la période 1998-2003 et est resté stable entre 2003 et 2006 avec la valeur de 6,2 enfants par femme. L’ISF relativement élevé est lié en partie au faible niveau d’instruction des femmes, notamment en milieu rural. Cela a pour conséquence la faible utilisation des services de planification familiale. Le taux de prévalence contraceptive bien qu’en hausse constante reste faible. Il est passé de 10,67% en 2000 à 28,17% en 2008.
Mortalité : La mortalité tous âges confondus a baissé au Burkina Faso de 1960 à nos jours. Selon les résultats des enquêtes démographiques, le taux brut de mortalité est passé de 32%o en 1960 à 15,8%o en 2003 et selon ceux des recensements généraux de la population, il est passé de 24%o en 1975 à 11,8%o en 2006. Le taux brut de mortalité reste élevé au sein de la population. Le taux de morbidité générale qui est de 15,8%, resté élevé, du fait essentiellement des maladies transmissibles et non transmissibles, émergentes et ré- émergentes. Les mortalités spécifiques connaissent aussi des taux élevés.

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